Des pièces uniques et somptueuses de la Belle Époque à la vaisselle de tous les jours : la porcelaine de Limoges est considérée comme l’incarnation des arts de la table français. Depuis 2008, elle est protégée par le patrimoine culturel immatériel et une indication d’origine géographique. Limoges porte en outre le titre de ville créative de l’UNESCO pour l’artisanat. Ce patrimoine culturel fragile se découvre au cours d’une promenade en ville – sans visiter de musée, uniquement en observant l’espace public. Des objets d’art, des fontaines et même des bancs de parc en porcelaine ornent la ville. Il suffit de savoir où trouver ce que l’on appelle l’or blanc!

Le marché couvert – porcelaine intérieure et extérieure
Le marché couvert de Limoges, Les Halles Centrales, est classé monument historique depuis 1976 et fascine par sa frise périphérique en porcelaine composée de 328 carreaux. Celle-ci représente des fleurs, des oiseaux, des animaux et des produits des halles. A l’origine, c’est Gustave Eiffel qui devait concevoir la halle, mais ce sont finalement les architectes Pesce et Lévesque qui se sont chargés de la construction, réalisée entre 1885 et 1889 – avec la structure métallique typique de Eiffel. La porcelaine orne non seulement la façade, mais aussi l’intérieur du hall.
En 2015, l’intérieur a été modernisé sans perdre son charme historique. Un lustre à trois étages de louches en porcelaine, conçu par le célèbre Atelier Bernardaud, est suspendu au plafond. Les stands du marché proposent des spécialités régionales comme les tourtes, de savoureux pâtés aux pommes de terre typiques de Limoges. Autour du marché couvert et dans le quartier des bouchers tout proche, de nombreux restaurants sont ouverts midi et soir. Le déjeuner au Bistrot d’Olivier est particulièrement apprécié. Ici, le chef Olivier Frugier cuisine comme il le faisait autrefois chez sa grand-mère!

Boulevard de la porcelaine Louis Blanc
Le boulevard Louis Blanc est considéré comme le Champs-Élysées des magasins de porcelaine. À la fin du 19e siècle, les magasins de porcelaine s’y alignaient en rangs serrés. Aujourd’hui encore, les amateurs y trouvent jusqu’à une douzaine de magasins spécialisés et d’outlets de fabricants renommés comme Bernardaud, Haviland ou Royal Limoges. De nombreuses façades et fontaines sont ornées d’éléments en porcelaine et en émail. Mais comme ailleurs, certaines galeries traditionnelles et boutiques d’artisanat ont dû fermer ces dernières années – la demande a baissé. Pourtant, il en existe encore : des petites boutiques et des magasins spécialisés.


L’émail a également une longue tradition à Limoges. Dès le 12e siècle, la ville est devenue un centre important de l’art de l’émaillage. L’émail de Limoges est aujourd’hui encore synonyme d’objets en cuivre ou en métal peints avec art, recouverts d’émail coloré et cuits plusieurs fois.

La splendeur de la porcelaine à l’hôtel de ville
L’hôtel de ville de Limoges impressionne par son élégante façade, qui présente une grande horloge et quatre portraits de personnalités importantes immortalisés dans la pierre calcaire. Des artistes porcelainiers ont décoré le bâtiment, qui est considéré comme un point fort architectural et un symbole de la capitale de la porcelaine. Il se trouve sur le site du forum antique et reflète l’architecture de l’hôtel de ville de Paris. Il a été construit en 1892-1893.

La grande fontaine devant représente quatre garçons qui incarnent les phases de la fabrication de la porcelaine : le dessin, le moulage, la sculpture et la décoration. Une grande vasque et des vasques supplémentaires en porcelaine, fabriquées par la manufacture Guérin, complètent ce magnifique ensemble.

Devant la mairie se trouve un petit parc avec des sièges. Plusieurs bancs et tables avec des échiquiers encastrés sont en porcelaine. Ils sont le fruit de la collaboration entre la manufacture Ateliers Arquié et le designer Marc Aurel. Les meubles en porcelaine font partie d’une installation d’art contemporain appelée Meubles en porcelaine URBACER, qui est exposée dans l’espace public. On peut également découvrir des sculptures en porcelaine et en émail dans le Parc de l’Évêché.

Le quartier des bouchers et l’enfant Jésus
Au cœur du quartier populaire des bouchers se trouve la petite chapelle Saint Aurélien. A l’intérieur, on trouve une particularité aussi célèbre que bizarre : un enfant Jésus en porcelaine tient un morceau de viande dans sa petite main. La statue symbolise le lien étroit entre l’artisanat, la tradition et l’histoire de la porcelaine de la région.

Le Quartier de la Boucherie abrite quelques-uns des restaurants les plus traditionnels de la ville, qui servent des plats de viande classiques de la région. Rien d’étonnant à cela, puisque nous nous trouvons dans la capitale de la région Limousin, connue pour l’excellente qualité de ses bovins limousins. Au restaurant Petits Ventres, situé juste en face de la chapelle, la carte propose des classiques à base de viande : facidure (petites boulettes de viande), pot-au-feu à la limousine, langue du mouton ou boudin aux châtaignes. Mais les végétariens trouveront également leur compte dans le quartier des bouchers. A quelques pas des Petits Ventres, le restaurant L’Ocale sert des plats français modernes, souvent sans viande.

Qu’il s’agisse d’un banc ou de l’enfant Jésus, la tradition de la porcelaine est partout à Limoges. L’office de tourisme propose des plans de la ville pour un circuit sur le thème de la porcelaine. Si vous souhaitez vous plonger plus profondément dans l’histoire, visitez le Musée National Adrien Dubouché. Il abrite la plus grande collection de porcelaine au monde et présente des œuvres majeures de l’histoire de la céramique. Le Four des Casseaux est situé sur un site original de l’industrie de la porcelaine. C’est là que se trouve le four monumental qui fut pendant plus de 50 ans le cœur de la production de porcelaine de Limoges. Il symbolise l’évolution technique, le savoir-faire artisanal et l’importance économique de la branche. Parallèlement, le musée met en lumière les conditions de travail et le quotidien des personnes qui travaillaient dans la production de porcelaine.
Les étapes artisanales de la production peuvent être vécues lors de visites guidées de l’atelier de porcelaine d’art Ateliers Arquié. Si vous avez peu de temps ou si vous voyagez avec des réfractaires aux musées, choisissez l’authentique musée Four des Casseaux – il offre un aperçu compact et impressionnant de l’histoire de la porcelaine de Limoges.
Ne manquez pas Vienne, Gare et Cour!
La cour intérieure La Cour du Temple, située dans le vieux Limoges, a une histoire particulière en tant que point de rencontre central de l’ancien quartier artisanal et commercial de la ville. La cour intérieure est reliée par un couloir à la rue du Consulat et s’ouvre sur un impressionnant ensemble de maisons en granit et à colombages avec des arcades et un élégant escalier Renaissance. Aujourd’hui, la cour intérieure abrite de petits cafés et des boutiques
.La célèbre vue du pont de pierre Pont Saint-Étienne sur la Vienne. Le pont date du début du 13e siècle et fait partie des monuments médiévaux importants de la ville. La cathédrale Saint-Étienne, l’église épiscopale gothique du diocèse de Limoges, trône sur un plateau au-dessus de la Vienne. Conseil : le Musée du Four des Casseaux est proche des berges de la Vienne et juste à la bonne hauteur pour profiter de cette vue fantastique!
Une gare de rêve ! Limoges-Bénédictins a été construite entre 1924 et 1929 et inaugurée le 2 juillet 1929. Elle est considérée comme l’un des plus beaux bâtiments de gare de France. Le bâtiment se caractérise par une haute coupole de 31 mètres de diamètre, un clocher de 67 mètres de haut et des éléments Art déco richement décorés, dont des vitraux très colorés réalisés par le maître verrier Francis Chigot. Des visites de la gare sont régulièrement proposées.
Les points forts le long de la Charente
La Charente serpente sur 380 kilomètres à travers la région française Nouvelle-Aquitaine. Son cours mène de la région montagneuse de sa source aux plaines alluviales maritimes de son estuaire, en passant par les douces collines et les vignobles. A partir d’Angoulême, le fleuve est navigable jusqu’à l’Atlantique à Rochefort. Autrefois, il servait de voie de communication principale pour la production de cognac. Aujourd’hui, maisons de cognac et vignerons invitent au tourisme spirituel, tandis que des pistes cyclables comme le Flow Vélo passent devant des villages pittoresques, de vieux ponts de pierre, un seul bac flottant, des moulins à eau, des châteaux et la vieille ville d’Angoulême. La Charente est encore considérée comme un secret d’initiés, mais elle fait partie des paysages fluviaux les plus authentiques de France : peu de tourisme de masse, mais beaucoup de nature, de calme et de plaisir. La petite île d’Aix était autrefois un bastion protégeant l’estuaire de la Charente des flottes ennemies, aujourd’hui elle est appréciée pour une excursion d’une journée en mer.
Le voyage de recherche a été soutenu par Nouvelle-Aquitaine Tourisme et Limoges Tourisme