Au début des archives, les Puniques, les Romains et les Arabes règnent sur l’île. Puis, pendant près de trois siècles, c’est l’Ordre de Malte qui fait la loi. Suit un bref intermède français, avant que Malte ne soit rattachée à la couronne britannique pendant 160 ans. En 1964, elle accède à l’indépendance et en 2003, elle rejoint l’Union européenne. Chaque époque a laissé ses traces.
La langue maltaise est également l’expression de l’histoire de l’île. Arabe dans sa structure, écrite en caractères latins, enrichie de mots empruntés à l’espagnol, au français et à l’anglais. Mais tous les habitants de l’île parlent aussi couramment l’anglais, ce qui fait de l’île une destination très prisée pour les séjours linguistiques depuis des décennies.
Sur le plan culinaire aussi, Malte offre une fusion colorée de nombreuses cuisines. On trouve partout des pastizzi, des chaussons feuilletés fourrés au fromage, à la viande hachée ou à la purée de petits pois, qui rappellent la culture des tapas en Espagne. Les pizzas et les pâtes sont des valeurs sûres en raison de la proximité de l’Italie. Le dessert typique Helwa, une pâte à base de sésame, d’amandes et de miel, rappelle les desserts arabes.
Parmi les nombreuses histoires que Malte a à raconter, il y en a une sur le sel.
Les marais salants de Xwejni Bay (prononcer Schweijni), sur la côte nord de Gozo, ont été creusés dans le grès calcaire par les Romains et servent encore aujourd’hui à la production de sel. La famille d’Emmanuel Cini exploite les marais salants depuis cinq générations et en 2019, ils ont fêté le 50e anniversaire de leur entreprise.
La récolte du sel a lieu entre mai et septembre. Le sel de Gozo est particulièrement doux, facilement soluble et riche en magnésium. Outre leur bon goût, les marais salants sont tout simplement magnifiques avec les rochers bizarres en arrière-plan et constituent un motif photographique très apprécié sur la petite île voisine de Malte, Gozo. Le sel de Gozo a une teneur naturelle élevée en minéraux et fait partie des meilleurs du monde. Emmanuel Cini est propriétaire de 300 poêles à sel, dont certaines ont plus de 160 ans. Presque plus personne n’aime pratiquer ce métier. Pendant la saison, on peut observer le travail du balayeur de sel. En basse saison, les marais salants sont laissés à l’abandon. On peut toutefois acheter le sel de Gozo dans un petit magasin de village.
La méthode d’extraction du sel est restée plus ou moins inchangée depuis des siècles. Sur la côte calcaire et gréseuse plate de Gozo, les Romains, puis les croisés maltais, creusaient déjà des bassins dans la pierre tendre et obtenaient le précieux sel par évaporation pendant les chauds mois d’été. Autrefois, il servait même de monnaie d’échange, mais plus tard, les croisés ont sanctionné l’extraction clandestine du sel.
Le processus de fabrication du sel marin est relativement simple. Il se compose toujours des mêmes étapes de travail pendant la période de récolte entre mai et septembre d’une année. Toutes les poêles à sel sont remplies d’eau salée à partir du mois de mai. La mer Méditerranée a une teneur en sel de 3 %. L’eau salée s’évapore dans les poêles pendant sept jours. La bouillie salée qui reste après ces sept premiers jours d’évaporation est balayée dans des poêles moins profondes. Cette bouillie salée obtenue reste à nouveau au repos pendant sept jours. À la fin de cette deuxième phase de séchage, de petits tas de sel peuvent être balayés. Ces tas de sel sont exposés au soleil chaud de la Méditerranée jusqu’à ce qu’ils se cristallisent. Le salin est ensuite mis dans des paniers par le paludier, puis transvasé et emballé dans les grottes de grès calcaire situées directement sur la côte.
L’extraction du sel marin à Gozo est entièrement artisanale. Le sel n’est pas chauffé artificiellement et il ne contient pas d’additifs, mais des minéraux précieux extraits de l’eau très claire de la côte nord de Gozo. Pendant les mois d’été, la manufacture de sel Emmanuel Cini vend le sel de mer directement dans une grotte creusée dans le grès calcaire, où le sel est également mis en bouteille et stocké. Les Gozitaniens utilisent leur sel pour beaucoup de leurs plats typiques. Les câpres récoltées à Gozo et à Malte sont également conservées dans du sel de mer, ce qui permet de les conserver.
Le sel naturel contient de nombreux éléments importants pour les fonctions vitales du corps. Ces éléments ont été retirés du sel de cuisine traditionnel par des processus industriels (raffinage). Il ne reste plus que le sel de cuisine (NaCl / chlorure de sodium), au goût agressif par rapport au sel de roche ou au sel de mer. Le sel marin convient parfaitement à l’assaisonnement du poisson, de la viande et des légumes. Il ne contient pas d’additifs artificiels ou autres ni d’anti-agglomérants.
Le saut sur l’île est fortement recommandé !
Si vous vous rendez un jour à Malte, ne manquez pas de visiter la petite île voisine de Gozo, beaucoup plus rurale. Une voiture de location permet de faire une belle excursion d’une journée et de prendre le ferry qui circule régulièrement et de manière fiable. La voiture et le chauffeur paient environ 15 euros et chaque personne supplémentaire 5 euros. On ne paie qu’en quittant l’île, à une sorte de poste de péage directement au port. Il s’agit donc d’une des liaisons par ferry les moins compliquées. Si les plans visant à relier Gozo à l’île principale de Malte par un tunnel sont mis en œuvre, l’idylle sur l’île voisine pourrait bien prendre fin. Le projet, qui doit être financé par des fonds européens, n’en est toutefois qu’au stade de la planification. Il faut donc s’y rendre rapidement et profiter de la liaison parfaite par ferry !
Malte et Gozo – des îles de randonnée au printemps
Au printemps, souvent dès février, Malte et Gozo sont verdoyantes et de nombreuses surfaces sont recouvertes d’oseille en fleurs. Les températures sont modérées. Il est très agréable de se promener sur la petite île de Gozo. De beaux villages alternent avec des sections côtières accidentées, ce qui rend les randonnées très variées. Il existe des sentiers de randonnée bien aménagés et décrits. Par exemple, une randonnée de la capitale Victoria jusqu’aux marais salants de la baie de Xwenji. Dans les petits restaurants de l’île, le choix de plats à base de poissons et de fruits de mer est à recommander.