La Géorgie est parfois appelée le balcon de l’Europe, car la frontière entre l’Europe et l’Asie n’est pas encore clairement définie à ce jour. D’un point de vue géologique, les deux continents sont même réunis sur la plaque continentale eurasienne. Située sur le flanc sud du Grand Caucase, la Géorgie est encore aujourd’hui marquée par des luttes d’orientation politiques et idéologiques.
Lorsqu’on se promène dans la capitale Tbilissi, on remarque surtout les nombreux graffitis qui se positionnent contre la Russie et pour un rapprochement de la Géorgie avec l’Europe, sur fond de guerre en Ukraine. Dans l’ensemble, la ville rayonne toutefois d’une culture de l’accueil amicale. Les personnes originaires de Russie, d’Arménie, d’Azerbaïdjan et d’Ukraine ne peuvent presque que se retrouver ici autour d’une table.
L’actuelle capitale TbilisiTbilisi1signifie « eau chaude » en géorgien. Le nom de Tbilissi utilisé en Allemagne s’inspire de l’ancienne appellation persane et doit son nom aux sources chaudes sulfureuses que le roi ibérique Vakhtang Ier a découvertes au 5e siècle lorsqu’un faisan qu’il avait tué à la chasse y est tombé et a été immédiatement bouilli. En 5 000 ans, les Perses, les Mongols, les Turcs et les Russes ont régné sur la Géorgie, dont la capitale, Tbilissi, a été entièrement détruite à 26 reprises. Dans la vieille ville, parmi les nombreux bâtiments à moitié en ruine, l’un d’entre eux se distingue particulièrement. Le théâtre de marionnettes qui porte son nom a été construit par Rezo Gabriadze depuis les années 1990 avec des matériaux qu’il a trouvés dans des bâtiments en ruine. Il a ainsi fait une déclaration contre la modernisation sans âme, et pas seulement dans ses spectacles de marionnettes pour adultes, qui sont toujours joués.
Sainte Nino comme « illuminatrice de la Géorgie
Au 4e siècle, une jeune femme a convaincu le roi géorgien du christianisme grâce à ses talents de guérisseuse. Le christianisme s’est d’abord répandu dans le Caucase et est devenu la religion d’État en Géorgie, le deuxième pays après l’Arménie. De nombreuses églises en Géorgie sont dédiées à Sainte Nino. Dans la cathédrale Sioni de Tbilissi, on vénère la croix de vigne de Nino, qui est toujours maintenue par ses propres cheveux.
Chronique de Géorgie
En dehors de la capitale, sur une colline surplombant le lac de Tbilissi, artificiellement aménagé en réservoir d’eau, se dresse un étrange monument. Le sculpteur Zourab Tsereteli a commencé à le concevoir à l’époque soviétique et, en 1985, il n’était certes pas encore achevé, mais il était déjà visible de loin dans son gigantisme brutal. D’un point de vue actuel, il est difficile de comprendre le rapport entre les nombreux motifs bibliques du Nouveau Testament et l’histoire de la Géorgie. Après tout, à la même époque en Géorgie, de nombreuses églises ont été transformées par les Soviétiques en salles de réunion, en étables pour animaux et en prisons.
Aujourd’hui, de nombreux monuments datant de l’époque soviétique mènent une existence ambiguë en Géorgie. A une époque où des guerres sont menées entre des pays autrefois réunis sous l’égide de l’Union soviétique, la vénération des héros semble bien fade. Et la position de narrateur de l’histoire peut également conduire à se demander si l’histoire s’est vraiment déroulée comme elle est présentée. De nombreux Géorgiens sont gênés par la proximité de Zourab Tsereteli avec les cercles du pouvoir politique à Moscou. Ils doutent que des déclarations faites avec une telle force soient plus vraies que les opinions politiques exprimées sur les murs du centre-ville.
Une randonnée de plusieurs jours à travers la Touchétie a attiré notre attention sur la vie des habitants de cette région frontalière difficile d’accès de la Géorgie. Point bonus : notre guide géorgien a étudié l’histoire.