Loin de l’agitation du Titlis, Engelberg, en Suisse centrale, offre l’idylle suisse parfaite. Depuis Lucerne, au bord du lac des Quatre-Cantons, on atteint la haute vallée du canton d’Obwald en seulement 45 minutes de train. En laissant de côté le Cliffwalk et les via ferrata, on découvre les vaches, les alpages à fromage et le bonheur de la randonnée. Six conseils pour se sentir vraiment Heidi à Engelberg.

Pause sur l’alpage
Une nuit sur un alpage suisse te fait redescendre – même si tu dois monter. Pas de réseau ? Tant mieux ! Cela crée des liens avec les gens et les animaux qui y passent l’été. Pas besoin d’embrasser une vache pour ressentir la nature. Une visite à l’alpage Hobiel dans la vallée d’Engelberg, un bistrot d’alpage typique, offre une pause parfaite.

La famille Zurfluh exploite l’alpage de Hobiel depuis des décennies. En 2025, le grand-père Sepp passera son 69e été au fond de la vallée d’Engelberg. Trois générations vivent ici pendant les mois d’été. Ruedi Zurfluh s’occupe de l’élevage, la grand-mère Theres et la femme de Ruedi, Sibylle, gèrent l’auberge et le camp des hôtes. Les quatre enfants donnent un coup de main. Deux salles communes sont à la disposition des randonneurs pour la nuit. Il n’y a pas de réseau de téléphonie mobile, mais ceux qui restent vivent l’appel de la sainte patronne.

Appel des alpagistes
Sepp Zurfluh se place au-dessus de la cabane de Hobiel, près de la croix de l’alpage, porte la fouée en bois à sa bouche et lance un appel dans toutes les directions. L'”appel à la prière”, une tradition vieille de plusieurs siècles, demande aux saints de protéger l’alpage, les animaux et les hommes. Ce rituel, qui était autrefois aussi un moyen de communication entre les alpagistes, est devenu rare. Pourtant, en Suisse centrale, des alpagistes comme Sepp Zurfluh gardent vivant le lien entre nature et culture. Autrefois, si l’on entendait cet appel le soir, on savait que tout allait bien chez le voisin.

L’incandescence des Alpes
Le soleil descend, Sepp Zurfluh termine la “prière” et, presque par magie, comme si les montagnes répondaient, le Grand Spannort, en face de l’alpage de Hobiel, s’illumine d’un rouge orangé incandescent.

Älplermagronen
Les Älplermagronen rayonnent presque autant que l’incandescence des Alpes dans leur forme de soufflé. Sur un alpage de proximité, on ne les appelle pas “Signature Dish”, mais ils sont le fleuron culinaire de la famille Zurfluh. Des pommes de terre, des nouilles, des oignons et beaucoup de fromage d’alpage, le tout accompagné de compote de pommes – ce copieux repas rassasiant enthousiasme les randonneurs et les visiteurs d’un jour. D’autres exploitations d’alpage de la région le servent également.

Voyage avec le Buiräbähnli
Les petits trains de paysans, les Buiräbähnli, sont le contraire du Titlis Rotair, ce téléphérique tournant qui offre des vues panoramiques spectaculaires à 3 031 mètres d’altitude – si d’autres passagers ne viennent pas bloquer la vue. Dans le Buiräbähnli, on est seul. Mieux encore : on met soi-même le téléphérique en marche. Il suffit d’appeler le téléphone de la station et dès que l’on est assis dans la cabine et que l’on appuie sur le bouton, le téléphérique se met en marche.

Ces téléphériques rustiques, souvent gérés par des paysans, facilitent l’accès aux fermes alpines et aux pâturages isolés. Dans la vallée d’Engelberg, il existe de nombreux Buiräbähnli, que les touristes utilisent également. Ils font partie du “Buiräbähnli-Safari”, un itinéraire de randonnée de 46 kilomètres qui relie plusieurs de ces téléphériques privés.

Foin alpin sur le mur du monastère
La fenaison a une longue tradition en Suisse centrale. La fenaison sauvage consiste à faucher à la main des prairies escarpées et situées en altitude, car les machines ou les animaux ne peuvent pas y accéder. Ce travail assure la biodiversité des prairies maigres et protège des avalanches. Mais même dans les régions plates, comme devant les murs du monastère bénédictin d’Engelberg, on coupe le foin à la faux et on le retourne pour le faire sécher. Le soleil scintille, les insectes virevoltent, et le respect pour ce travail pénible grandit. La fenaison symbolise le lien étroit des paysans de montagne avec la nature et le cycle des saisons.

Le point de départ d’une randonnée vers l’alpage de Hobiel est la station aval de Führenalp, que l’on atteint facilement avec le shuttelbus d’Engelberg. De la station inférieure, on peut monter à pied ou prendre le téléphérique de Führenalp. L’alpage de Hobiel décrit ici la suite du voyage.
Ce voyage de recherche a été soutenu par l’Office du tourisme d’Engelberg-Titlis.