La Provence est l’un des plus beaux et des plus anciens paysages culturels du monde. Depuis plus de 2000 ans, les hommes y cultivent la vigne et les olives. Les vignobles et les oliveraies s’étendent sur environ 200 kilomètres à travers les départements du Var, des Bouches-du-Rhône et une partie des Alpes-Maritimes. C’est un matin froid de novembre sur la Côte d’Azur et nous avons rendez-vous pour faire le tour du domaine du Château Léoube, situé à la périphérie de Bormes-Les-Mimosas dans le département du Var. 68 hectares de vignes sont cultivés au Château Léoube et 23 hectares supplémentaires sont plantés d’oliviers. Le domaine s’étend sur plus de 500 hectares et est bordé par la Méditerranée sur quatre kilomètres. Saint Tropez, le berceau de la jet-set avec ses boîtes de nuit mondaines et ses yachts de luxe, n’est qu’à 40 kilomètres.
Notre visite au Château Léoube est entièrement consacrée au thème des olives. Plantés dans un mélange de sols schisteux et argileux, les oliviers de Léoube bénéficient de l’ensoleillement et d’une brise marine constante. Le domaine compte 4700 arbres qui ont poussé sur trois générations successives. Deux huiles d’olive différentes sont produites au Château Léoube.
La végétation est ici composée de buissons et d’arbustes. Les sols sont calcaires et le climat méditerranéen sec et chaud, avec son mistral froid, rafraîchit en été et protège, grâce à l’aération, aussi bien les vignes que les oliviers des maladies. Une condition favorable à l’approche biologique adoptée par les propriétaires du Château Léoube.
Le domaine est mentionné pour la première fois à la fin du 15e siècle. Son histoire est mouvementée. Mais la culture de la vigne et des olives est poursuivie sur le domaine dès le début. Ce n’est qu’à partir de 1920 que la culture de la vigne et des olives est quelque peu forcée. Avec la reprise en 1997 par la famille Bramford, une famille d’entrepreneurs britanniques, suit la conversion successive à l’agriculture biologique.
Romain Ott est le directeur de production du Château Léoube. Il est issu d’une famille de viticulteurs bien connue en Provence, mais il est également responsable de la production de l’huile d’olive. Au Château Léoube, la récolte des olives se fait en fonction de la « Recolte Tournante », le moment où l’olive passe du vert au noir violacé. Nous avions prévu d’accompagner la récolte des olives au Château Léoube, mais une semaine avant la visite, de fortes pluies se sont abattues sur la région et le responsable de la production, Romain Ott, a décidé d’anticiper la récolte. En Provence aussi, les conditions météorologiques deviennent extrêmes, nous raconte Emilie Avignon. Elle est responsable du marketing international au Château Léoube et nous conduit en 4×4 à travers les oliveraies vallonnées. En 2021, il n’a pas plu de mai à novembre, rapporte Emilie. Les années précédentes, la situation était similaire. Depuis deux ans, une partie des oliveraies est donc également irriguée. Auparavant, la pluie était dirigée des collines de l’arrière-pays vers les oliveraies. En 2021, au lieu de la pluie tant attendue, il y a également eu un incendie menaçant sur les collines. Les crêtes carbonisées sont encore bien visibles.
Le Defender cahote sur le vaste terrain. Nous traversons une grande zone avec un total de 4 700 oliviers. Le sol est entièrement travaillé pour un meilleur équilibre des arbres. Aucun désherbant chimique n’est utilisé. La baie de Pellegrin fait également partie du domaine de Château Léoube. La plage compte parmi les plus belles du département du Var. Des pins ancestraux se penchent sur la plage de sable et offrent une ombre naturelle en été. Le Café Léoube ouvre chaque année en avril. La cuisine travaille exclusivement avec des produits bio et le vin, notamment le rosé typique de la région, y est bien sûr proposé. Dans ce décor de plage qui rappelle un peu les Caraïbes en été, des cours de yoga, des soirées cinéma et des concerts sont organisés.
Depuis plus de 20 ans, les vignobles et les oliveraies sont cultivés selon les principes de l’agriculture biologique pour le compte de la famille Bramford En 1998, Anthony et Carol Bramford ont entamé ce processus de transformation. Les parcelles ont été réorganisées, les sols ont été travaillés avec soin et les vignes ont été plantées en fonction du flux d’eau afin d’éviter l’érosion. L’utilisation de tous les pesticides et produits chimiques a été interdite afin de travailler en harmonie avec la nature… Carol Bramford est une pionnière de l’agriculture durable et biologique dans son pays d’origine, la Grande-Bretagne. En 2002, elle a ouvert la ferme biologique Daylesford dans le comté de Gloucestershire.
Une grande partie des arômes prononcés de la Léoube provient de son sol et de sa proximité avec la mer. Lors de la conversion à la production biologique, les Bramford ont fait appel à leur nouveau voisin et viticulteur à succès, Jean-Jacques Ott. Il a été rejoint plus tard par son fils Romain Ott. Les vins Léoube sont aujourd’hui vendus dans plus de 30 pays à travers le monde et l’huile d’olive de Lèoube est également disponible dans certaines épiceries fines en Allemagne.
Deux sortes d’huiles d’olive bio sont produites au Château Léoube. L’une est un hommage à la Côte d’Azur avec les variétés d’olives de Provence Picholine et Aglandau. Lors du pressage, l’huile a encore une plus grande proportion d’olives vertes. Cela lui confère un fruité vert avec une note d’amertume en fin de bouche. L’Azur Provence est puissante et stable, ce qui permet de l’utiliser également pour les plats chauds. L’huile Premium de Leoube intègre également dans un mélange des variétés d’olives italiennes typiques. Leoube Premium associe des variétés d’olives de Provence comme l’Olivette, l’Aglandau, le Bouteillan, la Picholine et le Cayon à des olives Pendolino, Moraiolo et Frantoïo d’Italie. Elles confèrent à l’huile une fraîcheur supplémentaire. L’huile d’olive a un goût subtil et discret de tomates vertes et d’herbes fraîches.
Le voyage de recherche a été partiellement soutenu sur place par la Fédération française du tourisme.