La Drôme est le département français où l’on cultive et transforme le plus d’herbes et de plantes aromatiques. Il s’agit notamment du romarin et du thym, de la sauge, du basilic et de la sarriette, mais aussi du tilleul, du ciste et de la menthe. Fin juin, c’est surtout une plante qui domine la vallée de la Drôme. C’est la période de la floraison de la lavande. Il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’en Provence pour la découvrir et se retrouver dans des champs parfumés.
La route de la lavande
L’attrait pour les champs de lavande en fleurs est aussi vieux que la Route Nationale 7 est longue. Mais le rêve en mauve existe déjà avant que la légendaire RN 7 n’atteigne Nice et d’autres lieux de nostalgie sur la Côte d’Azur. Il suffit de partir à la hauteur de Valence en venant du nord. Valence est la capitale du département de la Drôme et est également appelée la porte la plus au nord de la Provence. On se trouve maintenant dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais pas encore en Provence. De manière déroutante, la région qui jouxte la « vraie » Provence et les Alpes s’appelle également Drôme provençale. Assez de confusion géographique. Le fait est qu’une fois arrivé ici, les premiers champs de lavande ne sont plus très loin. La floraison dans la Drôme Provençale commence fin juin et se poursuit jusqu’à début août.
Toutes les lavandes ne se ressemblent pas
En Drôme provençale aussi, on connaît le pouvoir d’attraction de la lavande. Il existe différents itinéraires que l’on peut parcourir en voiture ou à vélo pendant les mois de floraison. Dans une région où la lavande n’est pas seulement cultivée pour la cuisine, mais aussi à des fins médicinales et comme parfum pour l’industrie, on rencontre souvent sur la route le lavandin aux couleurs vives. En Drôme provençale, on trouve trois types de lavande.
La « lavande fine », également appelée lavande vraie ou Lavandula Angustifolia, pousse à partir d’une altitude de 400 mètres. Elle est très recherchée pour la production d’huile essentielle de lavande de haute qualité et est également utilisée à des fins médicinales. La lavande aspic ou lavandula latifolia est reconnaissable à ses larges feuilles et à ses longues tiges florales. Il s’agit d’une espèce de lavande particulièrement grande, au parfum très puissant et aux propriétés antibactériennes. La lavande aspic fait partie des plantes médicinales, tout comme la lavande vraie, et protège contre les parasites et les insectes. C’est pour ces propriétés qu’elle est utilisée dans la fabrication de savons.
Le « lavandin » Lavandula X Super est le produit final issu de la pollinisation de la lavande vraie et de la lavande aspic. Cet hybride naturel se trouve également à basse altitude et convient donc parfaitement à la culture de masse. Il pousse sous forme de buissons sphériques. Le lavandin est surtout utilisé pour la fabrication de cosmétiques et de parfums. Dans les grands champs que l’on connaît en Provence, il s’agit généralement de lavandin. Il est plus robuste et moins cher que la lavande vraie.
La lavande sauvage
Autour de Nyons, sur un parcours total de 142 kilomètres, on a une très bonne impression de la région. Il faut garder les yeux ouverts pour découvrir les villages de montagne pittoresques, les villages perchés. Les marchés hebdomadaires, les gorges et les formations rocheuses du Vercors et bien sûr les champs de lavande. Outre les trois types de lavande cultivés, il existe également de la lavande sauvage dans les montagnes, en particulier sur les hauts plateaux. Sa floraison commence un peu plus tard en raison de l’altitude. Les panicules de fleurs sont petites et serrées les unes contre les autres, le parfum est très intense. Il est permis de couper les fleurs de lavande pour sa propre consommation. Les fleurs de lavande sauvage, fraîches ou séchées, conviennent très bien à la cuisine et à la pâtisserie. Cliquez ici pour la Route de la Lavande.
Herbes de Provence
Les herbes aromatiques ne s’arrêtent pas aux frontières des provinces. Ainsi, les herbes qui entrent dans la composition du fameux mélange d’herbes poussent bien sûr aussi dans la Drôme provençale. Mais quels sont les composants des herbes de Provence ? La réponse vague à cette question est que cela dépend de la région. Selon ce qui pousse à l’état sauvage dans la région, on le retrouve dans le fameux mélange d’épices. Il existe d’innombrables variations et recettes familiales, car les herbes de Provence ne sont pas une appellation d’origine protégée. Dans la Drôme provençale, les ingrédients de base du mélange d’épices sont l’origan, le thym, le romarin et le basilic. On y ajoute également du laurier, des graines de fenouil, de la sarriette et bien sûr de la lavande.
La vallée de la Drôme n’est pas que mauve
La vallée de la Drôme est riche en spécialités culinaires. Avant de parler ici de l’arôme délicat de la lavande, il convient de mentionner quelques produits de la région. On trouve les olives noires de Nyons sur tous les marchés hebdomadaires et dans les petits marchés bio. Dans cette région, les habitants se sont fortement mobilisés pour leur approvisionnement local et biologique de proximité. Même le plus petit village a son marché hebdomadaire, il y a des petits marchés bio avec des fruits et légumes locaux et des produits fromagers comme le Picondon, un petit fromage de chèvre rond. Les nectarines, les abricots et les pêches ont un goût aromatique incomparable. L’ail, d’une teinte légèrement violette, a une teneur en sucre élevée pour l’ail et a très bon goût. Il y a le nougat de Montélimar et le vin mousseux Clairette de Die. Les grandes chaînes de supermarchés, dont l’immense assortiment rend la vie difficile aux commerçants locaux partout dans le pays, sont rares dans cette région. Mieux vaut ne pas les chercher et se tourner vers les producteurs régionaux et locaux pour savourer des produits extrêmement qualitatifs, frais et sans emballage. Cela peut paraître désuet, mais c’est aussi un concept d’avenir qui est mis en pratique dans la vallée de la Drome.
La manufacture de chocolat Frigoulette est située dans le village de Beaufort-sur-Gervanne, au cœur du parc naturel du Vercors. Une route sinueuse quitte le village en direction de Frigoulette. Ici, on ne travaille pas avec des graisses animales comme le lait, la crème ou le beurre. L’huile de palme n’est pas non plus utilisée. Au lieu de cela, les pralines et les chocolats ont une teneur en cacao de 68 pour cent et seul le beurre de cacao est utilisé. De nombreux produits peuvent être dégustés au comptoir avec vue sur la manufacture. Il y a des chocolats à cuire aux arômes de lavande, de thym ou de menthe, tout comme des tablettes de chocolat à l’huile de lavande. Notre reportage sur la chocolaterie Frigoulette raconte pourquoi le fondateur de Frigoulette Bernard Xueref travaille exclusivement avec des fèves de cacao de Sao Tomé.
La lavande dans la cuisine
Travailler avec des fleurs et des pétales semble quelque peu inhabituel pour les palais allemands. En revanche, la lavande apparaît souvent comme épice dans la cuisine française, italienne et même anglaise. Les fleurs séchées ou fraîches sont tout simplement saupoudrées sur les plats consistants ou les salades. Les huiles essentielles des fleurs séchées peuvent être obtenues en les broyant avec un peu de sel dans un mortier et en les utilisant immédiatement pour l’assaisonnement. Quelques fleurs séchées et fraîchement broyées dans la pâte à gâteau, par exemple pour un gâteau aux fruits de saison avec des pruneaux ou des pommes, et quelques fleurs saupoudrées sur les fruits chauds confèrent au gâteau une note parfumée particulière au sens propre du terme.
De nouvelles notes parfumées avec la lavande
Dans la cuisine aromatique, la lavande est également utilisée sous forme de sel de lavande, de sucre de lavande, d’huile de lavande ou d’huile essentielle de lavande. La « proximité aromatique » de la lavande avec le romarin constitue une petite aide pour l’utilisation de la lavande. Là où le romarin est utilisé dans les recettes, on peut tout simplement utiliser de la lavande. Dans la plupart des recettes, on utilise de la lavande vraie, c’est-à-dire Lavandula angustifolia. L’odeur est un bon moyen de savoir si l’on aime cette variété. La lavande vraie est un peu plus douce que le lavandin, dont l’odeur rappelle un peu le camphre et n’est donc pas adaptée à la consommation. Comme condiment, il ne faut utiliser que de la lavande issue de l’agriculture biologique, de la lavande sauvage ou de son propre jardin. La lavande achetée en jardinerie est souvent traitée et ne convient pas à la consommation. Mais après seulement un an dans son propre jardin, les résidus de pesticides ou d’herbicides ont disparu et on peut utiliser les fleurs et les jeunes feuilles pour cuisiner.
Les frais d’hébergement dans la vallée de la Drôme ont été pris en charge par l’office de tourisme