Lors de la conquête d’une ville étrangère, un fil conducteur peut s’avérer très utile. Se laisser simplement porter est également agréable, mais devient épuisant au plus tard au moment où non seulement la faim, mais aussi le doute d’avoir choisi le bon restaurant nous tenaillent. Il y a plus de 20 ans, lors d’une première promenade à Moscou, nous avons fini dans une chaîne internationale de fast-food. Cela ressemblait à une défaite. Aujourd’hui, il existe dans de nombreuses villes des food-tours qui vous sauvent de la désolation d’une chaîne de burgers au goût uniforme.
Un Foodtour emmène ses participants en terrain inconnu, parfois même à l’écart des flux touristiques, à travers de petites ruelles et dans des magasins que l’on aurait sinon regretté de laisser de côté. À Bâle, un Foodtour peut être vécu de manière particulièrement autonome. Ici, on se guide soi-même – en langage foodie self-guided – de station en station. Le contenu informatif n’est certes pas aussi élevé que lors d’une visite guidée, mais à l’époque de Corona, on reste dans son propre groupe, on donne soi-même le rythme et on obtient beaucoup pour un prix qui est actuellement de 29 CHF par personne.
Début cultuel dans la plus ancienne boulangerie de Bâle
Le point de départ du Foodtour avec Kult est la boulangerie du même nom. Ici, une jeune équipe a insufflé une nouvelle vie à la boulangerie de 1726. Lea Gessler est là depuis le début et se considère comme la maman de Kult et tout ce qui se trouve entre la direction et la gestion de la production. C’est avec assurance qu’ils ont choisi le nom de Kult en 2015 : parce que l’ancienne boulangerie a toujours joui d’un statut de culte dans le Petit-Bâle et parce que dans Kult, il y a aussi de la culture et qu’on veut aussi transmettre ici le savoir autour du bon pain et de la pâtisserie.
Le Foodtour à travers Bâle commence au deuxième site de la boulangerie. En effet, c’est ici que l’on peut observer les compagnons boulangers au travail. Séparés par des vitres, on regarde directement les tables de travail et on assiste à la mise en forme des croissants en un clin d’œil.
Le premier snack de la visite est un classique de la boulangerie : de l’or fin de Bâle avec une boisson au choix. Les formalités au début de la visite autoguidée sont vite réglées. On remet sa confirmation de réservation et on reçoit un dépliant décrivant les stations de la tournée. Les food-stations sont tamponnées sur le flyer lors de la visite. Il est même possible de se rendre dans les établissements à des jours différents.
Pour en savoir plus sur le concept de la boulangerie KULT, qui a été mis en place grâce à un crowdfunding, lisez l’interview de Lea Gessler. « En fait, c’est la boulangerie qui est venue à nous ! »
Bâle sans emballage. Faire ses courses alimentaires sans déchets
Encore un magasin au concept particulier. Chez BASEL UNVERPACKT, on mise sur le zéro déchet, le recyclage et la conservation durable des aliments. On y trouve des produits biologiques que les clients remplissent dans leurs propres récipients. Les céréales, les pâtes, les légumineuses, les épices ou les fruits secs et bien d’autres choses encore vont dans des bocaux ou des Tupperware que l’on a apportés.
Éviter les déchets, en particulier le plastique, est le mot d’ordre du moment. En tant que Foodtourer, on reçoit deux bocaux que l’on peut remplir avec les aliments de son choix. Cet arrêt est une idée réussie, car si l’on s’intéresse aux aliments et à la bonne nourriture, il faut aussi découvrir de nouveaux concepts de vente.
Foodcourt KLARA – Cuisine crossover à Bâle
Nous poursuivons notre route en direction du centre dans la très animée Clara-Strasse. Le dépliant du Foodtour ne donne pas seulement des informations sur les stations, mais aussi sur les établissements et les magasins, à gauche et à droite, au bord du chemin. L’heure du déjeuner est ainsi rapidement atteinte et l’envie de manger quelque chose de consistant se fait sentir. KLARA est un foodcourt sur la rue qui sonne de la même manière.
Ici, neuf nations cuisinent des plats typiques du pays avec un maximum de personnel. Les Foodtourers reçoivent trois bons pour des portions de dégustation et une boisson gratuite. Une occasion de goûter sans effort à quelques cuisines du monde. Que ce soit le babaganoush israélien ou l’injerra érythréenne aux légumes, les sushis japonais ou le curry thaïlandais.
Le dessert – une glace au bord du Rhin
Non loin du Foodcourt, dans la Rheingasse, se trouve un petit glacier proposant un grand choix de glaces, comme on appelle aussi les glaces au lait et les sorbets aux fruits en Suisse. Avec trois sortes de son choix, on se promène à quelques pas des rives du Rhin à Bâle. En été, de nombreux nageurs descendent le Rhin.
Les nageurs du Rhin à Bâle : une activité très animée
La natation dans le Rhin est un plaisir extrêmement rafraîchissant lors des chaudes journées d’été : Les bons nageurs s’abandonnent au courant entre le Wettsteinbrücke et le Johanniterbrücke et se laissent porter vers le bas du Rhin. Les locaux mettent alors leurs vêtements dans un sac de natation. Le « Wickelfisch » coloré, un sac flottant en forme de poisson, est une invention bâloise originale.
La dernière étape de la visite culinaire autoguidée mène au Spalenberg, dans la vieille ville de Bâle. En effet, l’endroit est un peu vallonné. On traverse de petites ruelles et on passe devant toutes sortes de boutiques intéressantes. La visite se termine par HEJKOH, un concept-store classique avec beaucoup de design scandinave. Pas vraiment typiquement bâlois et pas non plus nouveau, mais sympa. Avec une boisson de son choix, par exemple du café d’un torréfacteur bâlois ou une limonade au gingembre fabriquée à Bâle, on peut s’installer sur les meubles d’exposition, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Si vous en avez assez de faire du shopping et de manger, vous pouvez continuer à faire des activités culturelles. Bâle offre une incroyable densité de musées. L’un des musées les plus visités de Suisse est la Fondation Beyeler, qui organise régulièrement des expositions spectaculaires. Après Picasso en 2019, c’est le peintre américain Edward Hopper qui attirera le public en 2020, l’année des Corona.
Depuis la place centrale du marché de la vieille ville de Bâle, le tramway de la ligne 6 permet de rejoindre la Fondation Beyeler à Riehen en 20 minutes seulement. Toutefois, la visite de l’exposition n’est actuellement possible qu’avec des timeslots réservés à l’avance, avec port obligatoire du masque.
En savoir plus sur Bâle, la ville au bord du Rhin. Elle a servi de refuge à des penseurs originaux.
Cliquez ici pour lire le reportage sur les Swiss Classics – un tour gastronomique guidé à travers Zurich
.
Les frais du Foodtour n’ont pas été facturés par l’organisateur.